Sierre-Zinal, la course de tous les superlatifs

 Dimanche 11 août 2013, pour la 40ème édition, j’ai participé pour la première fois à la mythique course de montagne Sierre-Zinal. Habitant en Suisse depuis 10 ans j’en avais beaucoup entendu parler et après avoir nagé les days 5/6 en team of five lors du Gigathlon 2013, je cherchais un autre défi à relever avant de retrouver le confort de mon canapé. Quand mon mari m’a dit en plaisantant à moitié « ben t’as qu’à faire Sierre-Zinal c’est dans un mois » je lui ai dit qu’il était fou. Et puis bon…

 Le problème principal est que je ne suis pas une coureuse d’ordinaire. Mais là en plus entre octobre 2012 et juillet 2013 j’ai eu une blessure au pied qui m’a totalement empêché de courir, voire même de marcher certains jours. Autant dire que je n’avais rien dans les jambes. Par contre pour le cardio avec le spinning de temps en temps, la piscine de temps en temps et mon rythme cardiaque de 48bpm au repos, ça ce n’était pas trop un souci, ou plus exactement pas ce qui me mettrait en danger en tous cas.

 Nous avons donc lu tous les récits de course, décortiqué les temps sur datasport, étudié les graphiques et je suis partie sur l’idée qu’en 7h peu ou prou je devrais y arriver.

 Et bien si tu t’apprêtes à courir ton premier Sierre-Zinal, oublie tout de suite les récits qui te disent que la course est difficile. Avec un tel adjectif on s’attend à rencontre des difficultés, mais c’est tout. Or le parcours pré-Ponchette n’est pas difficile mon ami, il est infaisable ! Alors oui je sais, si je l’ai fait c’est bien qu’il n’est pas infaisable, mais pourtant si, il l’est je t’assure ! L’hyperlatif est dans la place et tu peux l’utiliser à toutes les sauces : hyper dur, mega hard, giga hallucinant ! Ce ne sont pas des pentes ce sont des murs ! Tu t’apprêtes à passer dans des endroits où tu auras devant ton nez le talon de celui qui te précède, dans des endroits où en restant debout et en tendant le bras tu toucheras le sol que tu fouleras dans 2-3 pas, dans des endroits où même des biques ne passeraient pas, ou presque ! Quant au faux plat roulant sur 10 km, à part un endroit entre Ponchette et Chandolin je n’ai personnellement vu que des montées entrecoupées de descentes et des descentes entrecoupées de montées ! Et enfin, sache bien que ceux qui te disent qu’ils ont fait SZ sans entrainement en bouclant le tout en 5h30 sont soit de fieffés menteurs soit des gens tellement habitués à courir 30km/semaine qu’ils ne se rendent plus compte qu’ils ont un entrainement de fond.

 Pour résumer nous pourrions donc dire ceci : Sierre-Zinal, la course de ceux à qui il manque une case. Mais la course qu’il faut faire quand même parce que bon, c’est Sierre-Zinal ! La beauté du parcours, l’extraordinaire de la difficulté, l’envie de voir où sont ses limites, si on s’y cassera le nez ou pas encore, si on devra abandonner ou si on y arrivera…

Et sur ce voici mon récit :

 Après avoir passé une nuit aussi courte que mauvaise (4h de sommeil stressé) j’ouvre un œil dimanche à 2h du matin. Nom de bleu c’est pas vrai c’est aujourd’hui… Un café, des corn flakes, de la Nok sur les pieds, quelques sparadraps sur les orteils, il est 3h, en voiture Simone !

 Sur l’autoroute me menant à Sierre, chaque voiture que je croise me fait penser qu’il s’agit de coureurs, car qui d’autres pourraient être sur la route à cette heure-ci franchement… 4h20 arrivée sur place, récup’ du dossard à 600m du parking, puis petite trotte retour de 800m environ pour rejoindre le groupe de départ. Ça fera office d’échauffement, de toute façon j’ai toujours eu horreur de ça donc autant ne pas être hypocrite, je n’aurais pas fait plus même si j’avais eu le temps. Aucune idée du nombre de personnes mais ça ne me paraît pas si énorme que ça. Un quartet est là si tôt déjà pour nous encourager et jouer une musique fort sympa. J’aime l’ambiance, ça me change de la concentration glaciale des triathlètes avant le coup d’envoi. Bon pas que j’ai fait souvent des triathlons, mais 2 fois ça m’a suffi, et puis triathlon/gigathlon, même combat !

 5…4…3…2…1 BANG ! C’est parti ! On est tous au taquet, certains chauds bouillants pour faire péter le chrono, d’autres juste prêts à en découdre pour relier le départ à l’arrivée, mais tous très motivés ! Et c’est parti pour les premiers… bouchons ! 5 minutes passent avant que l’on puisse franchir la ligne. Départ en pétard mouillé donc, mais j’étais prévenue depuis longtemps, c’est aussi ça SZ.

 Je choisis de prendre le départ des coureurs afin d’éviter au maximum les bouchons et prends donc la route goudronnée. Dans le faisceau de ma frontale je ne vois pas grand chose mais je sens sous mes pieds que ça monte déjà. Je discute avec le monsieur à coté de moi, c’est sa 23ème participation d’affilée, chapeau bas ! On avance, on attend. On avance, on attend. On avance… on attend. A certains moments ça commence à vraiment bien monter, les pulsations s’affolent et grimpent à 180 sans problème alors que ce n’est que le début. Le stress de la course + le départ sans vraiment d’échauffement font un mauvais mélange. Mais cela donne un bon coté aux embouteillages qui permettent au cœur de se calmer en attendant de digérer l’adrénaline du début de course.

 On a déjà les pieds sur les sentiers de montagne et je dis au monsieur à coté de moi « là ça monte bien hein ? ». Silence perplexe puis réponse de sa part « ah non non là c’est calme… ». Calme ?? Il se fiche de moi, comment ça c’est calme ? On avance encore un peu, je ne sais pas combien de temps au juste et tout d’un coup je comprends pourquoi avant c’était calme. Nom d’une pipe vous êtes sûrs qu’on est sur le bon sentier les gars ??? Si ça se trouve le premier gars s’est planté en prenant ce chemin et tout le monde le suit bêtement sans se poser de question, ce serait ballot quand même ! Non parce que personnellement ça ne me paraît pas normal de monter comme ça, je ne vois pas qui sain d’esprit pourrait avoir l’idée de faire marcher des gens sur une telle pente. On va se casser la gueule je vous préviens… Mais non manifestement c’est le bon chemin. Ca monte, mais ça monte, vous n’avez pas idée ! Je commence d’ores et déjà à me maudire et comprends vite que mettre 7h est totalement illusoire, 8h serait nettement plus dans mes cordes oui !

 A ce stade j’ai perdu mon binôme qui visait les 6h, il avait mal à sa cheville, j’espère de tout cœur que tout aura bien été pour lui et merci encore pour sa sympathie et ses précieux conseils ! Je suis donc toute seule dans le noir, il doit être environ 5h45, faire 13°C (ceci dit je n’ai pas froid) et je me balance à la tête tous les noms d’oiseau que je trouve. L’insulte revenant le plus souvent étant très sûrement «  petite conne prétentieuse qui a cru pouvoir faire SZ et se retrouve dans ce merdier maintenant. Bien fait pour toi ! ». A mon corps défendant je ne m’attendais vraiment pas à ça, même après avoir étudié les graphiques et lu les récits qui tempèrent tous vachement la difficulté je trouve.

 Bref, je me fais doubler par absolument tout le monde, je râle, je bougonne (enfin dans ma tête uniquement, le souffle n’est plus là pour faire tout ça à voix haute) et j’entends derrière moi des messieurs de 79 et 82 ans, les doyens de la course, qui montent tranquilles pépères et me disent « hé mollo on en a encore pour 9h hein ma petite dame ! ». Ah ben oui ça m’encourage tiens… En attendant, bravo à ces deux messieurs qui forcent le respect !

 Enfin voilà le premier ravitaillement : Beauregard ! Et j’ai mis *roulement de tambour* … hein ??? quoi ??? 1h15 ! Mais c’est pas possible, c’est beaucoup trop ! Et ben ma bonne dame, je crois que les 8h ne sont plus exagérées, t’arriveras pas en dessous hein ! J’envoie un sms à mon mari pour lui dire de ne surtout pas se presser avec les enfants, j’avale 3 verres d’isostar cul sec et je repars. Là par contre je grille beaucoup de monde car pas mal de gens s’arrêtent 10-15 minutes mais je ne ressens pas de besoin de récup’ alors autant en finir avec cette journée de malade.

 Je repars donc vers Ponchette et je comprends ma douleur. Je crois que je n’ai jamais dit autant de fois putain en une journée. On enquille les montées comme jamais et ça donne à peu près ça : une grosse montée (pour la récup) -> un mur à 70% -> une grosse montée (pour la récup toujours) -> oh ben tiens de nouveau un mur ! Et ainsi de suite. Là je ne sais plus, j’ai décroché, je suis à cours d’insultes à me jeter à la tête, je ré-envoie un message à mon mari pour le prévenir que c’est bien plus dur que prévu et que je ne peux vraiment pas y arriver. Mais bon, je continue à grimper… De toute façon soyons clairs je n’ai pas le choix ; il n’y a pas de secours au milieu des bois donc je ne peux pas rester là, il faut monter !

 Je monte par 3 pas puis je m’arrête, 3 pas puis je m’arrête, 3 pas puis je m’arrête… A ce rythme là pendant un sacré moment et c’est là justement que je me dis que même des biques ne passeraient pas ici ! Sans déconner nous faire passer là, les organisateurs sont de grands malades je vous assure ! Quant à ceux qui font cette course en 2h30 (ou 3h31 😉  ) à mon avis ils sont comme les hommes de Néandertal : ils ressemblent aux humains mais sont en réalité des cousins spécifiques, ils ne sont pas tout à fait comme nous, avec quelques gènes différents probablement. Disons le franchement, ce sont limite des extraterrestres :- )) Sans blague, je ne comprends tout bonnement pas comment c’est possible de faire une telle course en si peu de temps…

 Bref, je monte, je monte, j’en bave, je pense bien à vomir une ou deux fois mais soyons pragmatiques ça me ralentirait alors, tant bien que mal, je termine ces pu… hum, difficiles montées. Je suis le nez dans le guidon, concentrée pour monter sans faire de crise cardiaque ni me casser la gueule, quand soudain j’entends un bruit sourd. Poudouboum poudouboum poudouboum. Je relève la tête vers la gauche et qu’est ce que je vois ?? 3 biches ! Nous nous fixons 10 secondes dans un silence absolu, puis comme dans un film, quelqu’un derrière moi arrive et marche sur une brindille qui fait un petit crac. Les biches dressent l’oreille et détalent à toute vitesse. Un moment magique !

 Requinquée par ce jolie signe de Dame Nature je continue mes montées, prends le temps de sortir mon iPhone pour photographier la vue sur les cinq 4000 et arrive enfin à Ponchette au bout de 2h53min. J’en ai ras le bol et alors que je sms-e mon mari pour le prévenir de mon avancement je prends aussi 30 secondes pour prévenir les gens qui me suivent sur facebook que je suis toujours en vie en postant le statut suivant : « Putain mais j’ai VRAIMENT une case en moins pour faire des trucs pareils !  » :-))

 La révélation du jour sera donc qu’être bonne en randonnées familiales qui montent pas mal ne veut pas dire ne pas faire un chrono lamentable à SZ. Qu’on se le dise, grimper des murs, c’est pas pour moi ! A ce train là on vise carrément les 8h15, et ça non e possibile !

 J’avale à nouveau 3 gobelets d’isostar (je déteste ce truc et pourtant j’en ai bu toute la course, je me jetais dessus comme la misère sur le monde…), je remercie comme à chaque fois les bénévoles d’être là, perdus dans la montagne à cette heure-ci pour s’occuper de nous (bénévoles qui soient dit en passant sont en doudoune et bonnet alors que j’ai chaud en débardeur) puis je repars. Mais cette fois ô joie je peux courir !! Je fais des pointes mirobolantes à 15km/h durant environ 3 secondes, wouhou c’est la grosse folie !

 Arrivée sans encombre à Chandolin en 3h48, je réalise que certains sont déjà arrivés depuis longtemps et ça me mine un peu le moral. Isostar toujours, je mets des pansements sur deux ampoules qui apparaissent et repars tout en réalisant que j’ai tout de même rattrapé un peu de retard, je suis de nouveau dans une optique 8h (j’avais fait un tout petit tableau avec les différents temps de passage que j’avais emmené avec moi pour ne pas me sentir perdue).

 Bon après Chandolin tous les graphiques disaient « 10km de faux-plat roulant », ça va être easy maintenant. Ouais, bien sûr… Ca monte, ça descend, je ne me rappelle plus tellement, mais en tous cas ne vous attendez pas à du faux-plat gentillet, ça n’existe tout simplement pas sur SZ, point barre.

 Pendant que je marche je remarque l’état de mes mains. On dirait deux pains à hamburger, elles sont si gonflées qu’elles ont doublé de volume. J’avais pourtant misé sur des manchons de contention qui m’ont d’ailleurs évité d’avoir froid durant la course, mais pour la circulation : effet peanuts ! Bref, je marche, je marche, je cours un peu parfois, je suis aussi concentrée que possible et surtout ça ne va plus aussi mal qu’au début. Il y a pas mal de gens sur la route, ils sont sympas, se lèvent super tôt pour bien se placer, encouragent du fond du cœur, c’est beau à voir.

 J’entends « allez maman, bravo !!! »  et je me dis que quelqu’un va avoir une jolie surprise. Je lève la tête et c’est moi ce quelqu’un ! Mon mari et mes trois enfants sont là, juste avant Tignousa. Une bien belle surprise, les enfants ont l’air tellement content, ça fait chaud au coeur 🙂 Je monte leur faire un gros bisou-câlin et prends le temps de manger une chocolatine (oui bon, un pain au chocolat…) avec eux car je n’ai jamais eu autant faim que sur cette course, c’est impressionnant. Je vide mon camel back de ce qui ne m’est plus nécessaire (frontale, sac remis au départ, 2-3 babioles) et je repars après un dernier bisou-câlin et surtout avec du baume au cœur. Tout va bien 5 min puis je suis malade. Ah je savais bien que la chocolatine c’était peut-être un peu trop défier les lois de la diététique sportive… Je le paie cash et dois m’arrêter 5-7minutes le temps que mes intestins arrêtent de jouer au tir à la corde… Prendre la course un peu moins à la rigolade la prochaine fois (la prochaine fois ??? ) serait peut-être une bonne idée…

 Je repars et attends encore le faux-plat post-Chandolin. Et d’ailleurs je l’attends toujours ce faux plat. Quel faux-plat roulant, il est où ce putain de faux-plat roulant, qu’on m’explique ??? Ca faux-plate pas du tout, nulle part et je commence à avoir gravement les nerfs. A ce stade je me dis Sierre-Zinal = un accouchement en terme d’effort, plus jamais ça tu m’entends, PLUS JA-MAIS !

 Je suis dépassée par un binôme sympa, Sybille & Pierrot (j’espère que vous avez bien fini votre course ! ) on se talonne depuis 5h du matin, il est environ 10h et autant dire qu’on commence doucement à en avoir ras le bol.

 Là encore on monte, on descend, je ne sais plus trop ce qu’on fait, mais à un moment j’aperçois au loin sur une montagne un bâtiment. Je sais pour avoir lu les récits que c’est le Weisshorn, que sa fameuse montée dans les pierriers n’est pas loin et qu’on n’a pas fini d’en ch… baver. Mais ce qui m’embête le plus est surtout que je sens sur le coté extérieur du genou gauche une douleur qui se rappelle à mon bon souvenir… Là dernière fois c’était après un marathon de spinning en novembre dernier (le Sundays’ cycling pour les connaisseurs 😉 ) et je n’avais pas pu marcher pendant une dizaine de jours ensuite. Mais cela fait des mois, j’avais totalement oublié cet épisode et je me maudis de ne pas avoir anticipé car il me reste encore 16km et que je sais que cela ne va faire qu’empirer… D’un autre coté comme le dit mon mari, tout ce que j’aurais pu faire était de ne pas m’inscrire alors l’un dans l’autre…

 La montée dans les pierriers du Weisshorn commence, et la souffrance aussi. Je dois appuyer le moins possible sur ma jambe gauche, je suis seule, il fait chaud, je commence à flipper un peu pour la suite et surtout à un moment je réalise le vide qu’il y a à coté de moi et le vertige vient toquer à mon esprit « tiens salut c’est moi, ça faisait un bail, je me suis dit que tu ne serais pas contre une petite visite surprise… Tu as vu comme c’est bas en bas… tu pourrais tomber tu sais… tu ne veux pas te pencher un peu dans le vide pour tomber sur les cailloux… non… ? ». Je botte le cul vite fait au vertige, pas le temps de donner dans la faiblesse aujourd’hui, je n’ai jamais aussi vite réglé ce problème, mais là ras le bol j’ai assez de soucis comme ça, j’aurai le vertige un autre jour !

 J’avance et je commence à avoir peur de me faire rattraper dans cette périlleuse montée par les premiers coureurs partis à 9h30. Je sais qu’ils vont passer comme des avions de chasse, je sais aussi qu’ils ont l’habitude et feront attention aux marcheurs mais ça me fout les jetons de créer un accident sur ces chemins étroits où l’on ne peut se croiser alors je presse encore le pas tout en commençant à avoir vraiment très mal. Pour me changer les idées et comme nous sommes dans un pierrier avec de très belles roches je m’arrête pour ramasser 3 pierres que je glisse dans mon camel back, une pour chacun de mes enfants. Vu mon rythme de toute façon, c’est pas 1kg de plus à porter qui va changer grand chose…

Je passe le Weisshorn au bout de 5h56min sans m’arrêter au ravitaillement (tu ne demanderais pas un peu d’aide par hasard ? Non ? Je ne sais pas moi, un anti-douleur, une pommade ? Et non, je n’y pense pas… abrutie…), redouble mon binôme repère, puis continue mon chemin. Je me fais assez vite rattraper par Sybille & Pierrot qui ne comprennent pas pourquoi je ne suis pas beaucoup plus loin qu’eux car je les avais vachement distancés après Ponchette et maintenant je ralentis sans explication. Je leur parle de mon genou. Sybille a de l’ibuprofène, j’en prends 400mg et dans les 15 minutes ça va un peu mieux. Ce gentil binôme décide de ne pas me laisser seule et m’embarque avec eux. Tout de suite ça devient beaucoup plus sympa. J’ai mal certes mais on discute, on rigole et surtout les premiers champions nous dépassent ! Incroyable de voir ces gars-là courir comme des chamois ! La montagne semble être leur terrain de jeux, ils posent leurs pieds dans les pierriers avec une dextérité impressionnante et leur foulée n’en parlons même pas ! Un grand moment de course !

On avance on avance, on croise une bénévole sur la route et Sybille (toujours pas moi donc, à croire que le coté SOS de mon cerveau est défaillant) pense à lui demander si elle a quelque chose pour moi. Niet, ni bandage, ni strapping ni rien, elle me dit que je dois serrer les dents et finir ma course. A ce moment là je réalise qu’en fait personne ne comprend à quel point j’ai mal. Il n’est pas question de serrer les dents en étant brave ou pas, je ne peux tout bonnement plus plier ma jambe gauche ni m’appuyer dessus. L’abandon n’est pas une option, quand on fait SZ on n’abandonne pas tant qu’on peut encore se mouvoir, mais m’entendre dire qu’il faut faire avec comme si c’était une écharde dans le pied m’irrite vraiment et je me sens seule dans la douleur.

A partir de ce moment là toute l’énergie que j’avais mise de coté pour finir la course au plus vite va être utilisée pour gérer la douleur mais aussi pour me concentrer afin de ne pas me casser la jambe droite en essayant d’épargner la gauche. Je suis toujours avec le gentil binôme mais je me sens désespérément seule et nulle… On se fait dépasser de toute part, sans cesse on se met sur le coté, on avance en regardant derrière nous et quand par malheur on ne voit pas arriver un coureur c’est la peur panique. Quelques rares imbéciles nous gueulent dessus, une mention spéciale au gars en jaune fluo qui m’a dit que si je ne pouvais pas avancer plus vite j’aurais dû abandonner avant (CON-NARD), mais la plupart sont très sympas, ils passent en nous saisissant les bras pour ne pas nous faire tomber ou bien nous disent tout simplement « c’est bon bouge pas je gère t’en fais pas ! ». Un bel esprit sportif en majorité, que les quelques abrutis qui sont près à mettre la sécurité des touristes en péril pour gagner 4 secondes sur un chrono de 5h37 feraient bien d’adopter… Puis quelques frayeurs aussi d’avoir vu des coureurs se prendre des gadins monstrueux, dont un qui s’est méchamment tordu la cheville, un autre qui a fait un roulé-boulé sur les pierriers, ou encore un autre dont la jambe a ripé coté ravin. A ce moment-là comme diraient les anglophones, my heart skiped a beat :-O

Cahin caha j’avance quand tout d’un coup je sens quelque chose dans mon genou. Je ne sais pas quoi, un truc. Et là c’est le summum de la souffrance sur cette course. Soudain, c’est comme les montées pré-Ponchette, il faudrait pouvoir inventer un nouveau mot pour décrire toute l’amplitude de la douleur. Je sens que je deviens livide, le gentil binôme me demande s’ils peuvent continuer à avancer car leurs jambes vont céder. Je me retrouve bloquée dans la descente juste avant l’arrivée. Déjà que c’était pas brillant avant, mais descendre dans une telle souffrance sans pouvoir utiliser ma jambe gauche, c’est tout bonnement affreux. Les coureurs arrivent par dizaines, certains voient que je suis blessée, m’attrapent le bras ou la main en me disant de ne pas lâcher, s’écartent de mon chemin, sont sympas. Et d’autres, bien moins nombreux, me gueulent dessus alors qu’il y a 3 m à coté de moi pour passer. Mais crétin je fais ce que je peux tu crois que je descends en boitant pour le fun, parce que j’en ai pas assez bavé dans les mêmes 30 premiers kilomètres que toi ??? J’en boxerais bien 2-3, dommage les bougres courent vite…

Ca fait 9h que je suis sur ce foutu parcours, et je descends dans les racines et les caillasses à désormais 2km/h de moyenne là où je devrais courir et rattraper du temps sur mon chrono. La pilule est dure à avaler…

 Cela fait plusieurs fois que je pense à appeler mon mari pour ne pas qu’il s’inquiète, mais il me suit sur endomondo il doit bien voir que ça bouge un peu… Je l’appelle tout de même et lui me dit que le GPS a planté ça fait 2h qu’il n’avait plus de signal il s’inquiétait… Journée de meeeeerde ! Il vient à ma rencontre avec les enfants et me croise 600m avant l’arrivée. Dans la bonne humeur qui est désormais la mienne je lui aboie dessus de ne pas faire de photo de moi maintenant, je ne veux pas me souvenir de cette satanée journée, de cette course merdique, de tout ce foutu bordel, qu’on en finisse au plus vite je suis fracassée de douleur !

 Je marche les 500 derniers mètres en donnant la main à mes 3 enfants et l’accueil du public est vraiment émouvant. En plus à ce moment là on entend Io Domenico que j’entendais souvent enfant, et  plein de souvenirs de tous temps, aussi bien de la course que de mon enfance que du passé me reviennent en tête et viennent perturber un peu plus mon équilibre émotionnel déjà vacillant après une telle journée. Les gens de part et d’autres des barrières voient bien que je suis blessée et m’applaudissent autant si ce n’est plus que les coureurs qui arrivent en 5h15… Merci messieurs-dames… Je n’ai pas souri à tout le monde et j’en suis désolée, je blêmissais simplement de douleur, mais promis dans mon cœur et derrière mes lunettes de soleil, je vous souriais !

 Je passe enfin la ligne, non sans une certaine émotion, au bout de 9h44min17.3sec. Photo finish et c’est l’heure de rendre la puce (no chip no time ! ). Le moment de la médaille est difficile, je n’ai pas tellement envie de la prendre avec un tel chrono, mais le gentil monsieur m’attrape et me serre doucement le bras en me collant la médaille dans la main, je dois la prendre, je l’ai autant méritée que les autres.

Au moment de partir la question du tee-shirt s’est posée mais je ne voulais plus entendre parler de rien. Heureusement ma puce de 4 ans en avait décidé autrement et n’a pas cédé : elle ne partirait pas de là sans le tee-shirt, on l’avait dit on le prend maintenant ! Et aujourd’hui je suis bien contente de l’avoir 🙂

Impressions à chaud : Plus jamais ça c’est de la folie pure… c’est une course de malade, faut vraiment être taré-e pour se lancer là-dedans. D’ailleurs mon statut facebook post-SZ était « 9h43min16sec. Une HORREUR ! Une fois qu’on a eu fini les pentes verticales, ma blessure au genou s’est réveillée et alors que je pouvais passer sous les 8h j’ai dû boiter pendant 14km. Affreux. Idée de merde ! »

Impression à tiède : bon ce qui est frustrant c’est d’avoir passé la ligne sans être au bout du rouleau tant au niveau fatigue que musculaire… J’aurais aimé que l’énergie gardée pour la fin de course me serve à avancer, pas à gérer la douleur…

Impression à froid : ce serait bien quand même de savoir quel temps je ferais sans blessure… il y avait vraiment une bonne ambiance… et puis c’est sympa les randonnées… bon le début c’est dur mais faut juste pas y penser en fait… L’an prochain si ça se trouve… Mais par contre, je sais que je suis folle hein !

Bilan de ma quote argus post-SZ: pas trop bonne ! Les ongles des gros orteils à moitié arrachés et super douloureux, une tendinite au poplité et une autre au fascia lata (les deux au genou quoi) qui me font souffrir atrocement. Mais un fort joli bronzage :-)))

Les constats :

  • j’étais totalement sous-entrainée
  • je n’ai jamais eu autant envie de faire 20kg de moins
  • on m’avait conseillé de prendre un camel back et j’ai en effet bu le litre et demi en plus des ravitaillements, mais bon sang c’était super lourd à la fin… Bon, les 3 pierres n’ont pas dû aider c’est vrai, mais quand même !

Ce que j’aimerais voir changer dans la course :

  • Des départs en bloc pour les touristes
  • Que les quelques bénévoles sur le parcours qui s’assurent que les touristes se poussent au passage des coureurs s’assurent aussi que les coureurs respectent la sécurité et le niveau des touristes
  • Une interdiction de jeter ses emballages par terre. L’état du sentier après tous les gobelets isostar, les tubes de gel et les emballages de barre jetés partout, affreux ! Je sais bien que ce sera ramassé mais quand même…

Les moments nazes de la journée :

  • les coureurs totalement irrespectueux qui te balanceraient dans le décor pour gagner 10 secondes sur leur chrono
  • Le gars qui m’a dit que j’avais rien à foutre sur le parcours (redisons-le ensemble : CON-NARD)
  • Les gros bouchons sur le parcours
  • La blessure bien entendu
  • La solitude

 Les moments waw et über waw de la journée :

  • Entendre à mi-parcours « bravo maman ! », te dire que quelqu’un va être heureux dans la demie-seconde et réaliser que ce quelqu’un, c’est toi !
  • Le soir quand tu dis à demi-mots à ton mari « non mais tu te réalises que j’ai fait Sierre-Zinal ? » alors que toi-même tu ne réalises pas…
  • Kilian Jornet que tu encourages lorsqu’il te dépasse et qui te répond et t’encourage aussi alors qu’il court comme un bolide dans les caillasses et a quand même une chance de remporter la course. Là tu restes 15 secondes comme deux ronds de flan devant un si bel esprit sportif et tu passes le reste de ta vie à lui souhaiter de tout gagner.
  • Le moment où tu dis pour la 15ème fois à un groupe qui passait à tout berzingue « bravo les gars, vous êtes extraordinaires !! » et qu’un coureur relève la tête et ralentit sa course pour te dire droit dans les yeux « toi aussi tu es extraordinaire ».
  • Les gens sur le bord de la route qui marchent avec toi, te motivent, t’encouragent comme si tu faisais partie de l’élite mondiale et que c’était un honneur pour eux de te voir courir (oui enfin, marcher…).
  • Le gars qui court, te voit blesser, t’attrape le bras pour te dire « hé t’abandonnes pas hein, courage !!! » et qui fait ça totalement gratuitement car tu ne peux même pas le remercier il est déjà parti !
  • Les touristes qui te prennent sous leur aile quand ils sentent que tu vas craquer
  • Les bénévoles !
  • La météo exceptionnelle
  • Le panorama

Le moment le plus insolite de la journée : le gars qui fait SZ en courant… en tongs, en short et torse nu ! Et qui s’éclate en plus !

Les anecdotes  :

  • A un moment je me suis retrouvée seule à un carrefour et je n’ai pas su de quel coté aller, il n’y avait pas d’indication. J’ai eu assez peur mais très vite la lumière s’est allumée dans ma petite tête : quand tu ne sais pas où aller sur SZ, prends toujours le chemin qui monte le plus, tu seras sur le bonne voie !
  • J’ai regardé ma Garmin lors d’une petite pause. On avait fait 7km et on était déjà monté de 1340m ! Pour ceux qui auraient du mal, ça fait une pente moyenne de 19%. Pas mal hein ?

Les conseils :

  • si c’est ta première course de montagne : le prendre comme le truc le plus dur de ta vie et t’entrainer comme un malade !
  • faire une reconnaissance de parcours si tu comptes faire un chrono quel qu’il soit !
  • Manger beaucoup les jours avant, et pas juste une bonne plâtrée de pâtes la veille, tu t’en mordras les doigts sinon (dans tous les sens du terme)
  • boire la semaine précédente jusqu’à en saturer ton organisme d’hydratation pour minimiser ls problèmes de rétention le jour J  (te rends pas malade quand même ! )
  • T’occuper de tes ongles de pied avant le départ, si t’y fais pas gaffe tu vas te les décoller à la descente.
  • S’intéresser aux histoires de laçage de chaussure, ça va vite ne plus être qu’anecdotique pour toi.
  • Vachement s’entrainer à la descente.
  • Faire copain-copain avec un troupeau de biques et les suivre partout où elles grimpent.

Les données endomondo :

 □   Distance : 31.97km (33.38km selon garmin…)

□   Durée : 9h44min17s avec un temps de déplacement de 7h24min18sec

□   Vitesse moyenne : 3.3km/h (ouch ça fait mal de lire ça…)

□   Vitesse maximale : 15.7km/h

□   Calories : 5062

□   Fréq.card. moyenne : 142

□   Fréq.card. max : 185

□   Altitude minimale : 558m

□   Altitude maximale : 2427

□   Dénivelé positif total : 2608m (2112m selon garmin…)

□   Dénivelé négatif total : 1499m (1028m selon garmin…)

Les 3 photos de parcours (les cinq 4000 + montées pré-Ponchette)

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Une photo de parcours pour se donner une idée du panorama 🙂

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et enfin mes souvenirs :

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Et si vous voulez réaliser à distance ce que donne le parcours, j’ai trouvé cette vidéo de randonneurs qui l’ont fait hors course… on se rend pas mal compte 😉 cliquez ici !

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21 commentaires pour Sierre-Zinal, la course de tous les superlatifs

  1. chanthou dit :

    bravo pour avoir fini cettr course que j ai fais également mais en coureur. 3eme trail pour moi mais 1er trail de montagne digne de ce nom et j en ai carrement bavé alors que cela devait me préparer pour un trail de 72km dans un mois ! résultat: 5h36 et je suis d accord avec la descente, c etqit penible et sper balèze alors que la montée s est fait bizzarement sans trop de casse (2h20 sur chandolin). chapeau bas pour le mental, j en ai manqué je pense.

    • fisoan dit :

      bravo Chanthou ! Non tu n’as pas manqué de moral car tu as fini et avec un beau chrono en plus !!

      Tu fais quoi dans un mois, le trail des dents du midi, l’humanitrail ? En tous cas amuse-toi bien, c’est ton objectif premier !

  2. Muriel dit :

    Bonjour
    Je viens de parcourir votre résumé détaillé et aurais juste une question quand vous dites que vous n’avez pas eu le temps de vous laisser avoir peur pour le vertige qu’entendez-vous par là ?
    J’ai moi même le vertige et hésitais à m’inscrire de peur justement de rencontrer des endroits qui ne me permettrai pas d’aller jusqu’au bout de la course. Y a t il bcp d’endroit ou on peut avoir le vertige ? J’ai essayé de regarder les photos sur différents sites, vidéos mais je n’arrive pas à m’en rendre compte et ne voudrais pas être bloquée en milieu de parcours et devoir rebrousser chemin.

    Merci pour votre aide et BRAVO pour votre belle performance !

    • fisoan dit :

      Pour le vertige en fait ce n’est pas comme si vous étiez dans une randonnée. Vous avez autre chose à faire, un effort à gérer, la fatigue, le chrono… Finalement on se rend compte que le vertige c’est presque une illusion de confort, car là je n’avais pas le temps ni la force d’avoir le vertige et il est donc parti aussi vite qu’il est venu,

      Et non il n’y a pas beaucoup d’endroits. 5% peut-être ? Vraiment pas de quoi s’en faire trop. C’est plus la fatigue physique, émotionnelle et mentale qu’il faut savoir gérer à mon avis 🙂

      Je vous souhaite beaucoup de plaisir dans cette course !

      • Muriel dit :

        Merci beaucoup pour votre réponse. Avant de prendre ma décision à faire ou non cette course j’irai faire le parcours tranquillement une fois la neige partie …

        Bonne suite à vous et au 9 peut être sur la ligne de départ 😀

  3. Zeli dit :

    Bonjour !

    Je viens de m’inscrire à SZ grâce à mes super collègues qui l’ont fait l’an dernier et qui m’ont dit « mais si tu peux le faire » « yes you can ». Mais oui bien sûre. Voilà tout le long de votre article j’ai oscillé entre les larmes et le rire. J’ai failli faire ma crise cardiaque là sur place, dans mon salon. Mais ça va bien se passer… Si j’arrive à gérer mon problème de pieds pourris je devrais en revenir en vie et entière ! Merci en tout cas pour votre témoignage très réaliste ! Faut arrêter de nous faire avaler des couleuvres 😀 ça a juste l’air insurmontable, mais la fierté de l’avoir fait doit être énorme !

    • fisoan dit :

      Bonjour,

      Félicitations c’est super de s’être inscrit !! Ca va aller, vous avez 6 mois pour vous entrainer, il n’y a aucun souci 🙂 Vos ligaments, vos tendons, vos muscles auront eu le temps de s’habituer à l’effort de montée. Vous aurez testé vos chaussures (prises une pointure plus grande 😀 ) dans toutes les circonstances donc vous n’aurez pas de mauvaise surprise. Et surtout, surtout, vous aurez qu’il ne faut pas manger de pain au chocolat en route :-))

      Ca va aller, je vous jure 😀 Ca va être génial !

      • Zeli dit :

        Ah ah ah ! Le problème c’est que j’ai déjà fait une rando de 72km avec mes chaussures et elles m’arrachent les pieds de toute manière (bon en règle générale, toutes les chaussures me déchirent les pieds !), durant cette rando, j’ai eu l’occasion de manger des boules de Berlin en ravitaillement et je pense pas que ce soit bien bien mieux que le pain au chocolat 😀 !! Je prends bien note de vos conseils en tout cas ! Merci !

        • fisoan dit :

          non mais Zeli il faut se rendre compte, je n’avais absolument jamais fait de randonnée de 72km. SZ en terme de km efforts c’est 52km donc ça va aller nickel, promis ! Il faut juste vraiment trouver les bonnes chaussures et la bonne alimentation. Pour les chaussures la règle « une pointure au dessus » est incontournable. Pour l’alimentation il y a maintenant des centaines de barres différentes, il faut juste tester et voir ce qui passe le mieux 🙂

  4. Yannic dit :

    Vraiment super votre récit! Merci beaucoup!!! Je viens de m’inscrire pour l’édition 2016 et je crois que ma course ressemblera beaucoup à la vôtre!!! Je fais un peu de triathlon (des short distances, et un 1er olympique distance en juin prochain) mais ce sera mon premier trail! Et j’ai le même problème de tendinite de l’essuie-glace au genou, qu’il faut absolument que j’arrive à résoudre avant SZ… (j’en suis aux orthèses plantaires mais pas concluant…). Avez-vous trouvé une bonne solution pour cette tendinite? Et puis-je vous demander quel a été votre entrainement pour SZ? (fréquence par semaine? Dénivelés avalés?)
    Encore bravo d’y être arrivée dans ces conditions, et pour le récit riche en émotions partagées…

    • fisoan dit :

      Bonjour,

      Merci pour votre commentaire 🙂 Mais non votre course ne ressemblera pas à la mienne car je n’avais jamais fait de DO, vous serez bien plus en forme que moi !! Il faut savoir que SZ n’est pas considérée comme un trail mais comme une course de montagne car il n’y a presque rien de descente par rapport à la quantité de montée.

      Ma tendinite était surtout due au manque d’entrainement je pense. Je n’avais pas habitué mon corps et j’en ai payé le prix. Je crois vraiment vraiment vraiment que si j’avais habitué mon corps à ce type d’effort dans ce volume-là je n’aurais pas eu ces tendinites, ou en tous cas pas à ce point là. J’ai fait beaucoup trop d’un coup.

      Mon entrainement était nul, je me suis entrainée 3 semaines en tous et pour tous peut-être ? J’avais fait des km et de la dénivelée, par coups de 400m. de D+ à chaque sortie. Il faut faire beaucoup de montée, de la descente quand vous avez les jambes fatiguées (pour s’entrainer pour la fin du parcours) et surtout avaler des km. Même si vous vivez à plat, avalez des km et faites des escaliers.

      En fait l’année suivante j’avais suivi un très bon plan d’entrainement pour refaire SZ prête cette fois 🙂 Malheureusement je me suis blessée début juin 2014 lors d’un entrainement et j’ai fini plâtrée, raison pour laquelle je ne l’ai jamais recouru 😉

      • Yannic dit :

        Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre 😉
        Zut pour votre blessure de 2014! Ca doit être méga frustrant quand on s’est bien entrainée… Vous prendrez le départ cette année?

  5. Nicolas Labat dit :

    Super compte-rendu, très drôle, beaucoup d’humour on se marre vraiment en lisant c’est aussi toutes ces anecdotes qui font les souvenirs des courses et pas tant les chronos… Je m’y lance pour la 4ème fois cette année, très dure comme course c’est vrai mais on prend tellement de plaisir !

  6. rêveries de Lolotte dit :

    Mon dieu! Voilà ce qui m’attends dans 10 jours 🤭🤭🤭. J’ai fais un concours isostar et j’ai gagné un dossard!! Je pouvais gagner à l’euro million mais no. J’ai gagné Sierre Zinal!!!

    • fisoan dit :

      Mais non ça va être formidable ! Le parcours est superbe, la montée vers le Weisshorn on en parlait encore ce soir avec un copain qui le refera cette année . J’etais La seule à faire ça non entraînée et maintenant grâce à ce récit plus personne ne s’y risque :-)) je suis sûre que tu es entraînée, tu vas profiter et surtout ne pas manger de pain au chocolat et tout ira bien :-))) redonne moi de tes nouvelles lundi 🙂

  7. rêveries de Lolotte dit :

    Question un peu stupide mais le ridicule ne tue pas hein… y a de quoi soulager sa vessie ou pire durant le parcours ou c’est système D? 😂
    Je te redonne des News si je suis toujours en vie d’ici là…
    Laurence

    • fisoan dit :

      Alors quand j’ai été si malade après ma chocolatine il a bien fallu trouver une solution urgence qui a été… derrière un gros rocher, désolée Mère Nature 🤣 donc prends des Kleenex on ne sait jamais 😬

      Il y a sûrement des toilettes à certains ravitos (notamment celui où j’avais mis des pansements sur mes ampoules, c’est dans un village à mon souvenir) mais je n’en ai pas eu besoin car j’étais totalement déshydratée.

      Pense à boire au moins 2.5l par jour aujourd’hui et demain et profite bien dimanche !

  8. rêveries de Lolotte dit :

    J’ai encore une semaine, c’est le 12 août

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